[Blog] 30 ans de l’UGEI (2023)

Intervention  lors du Colloque de l’UGEI le 30 mars 2023.

Table ronde n°1 :  Qui sommes nous ? Radioscopie d’une union de 30 ans 

L’UGEI a été créée en 1993 par des établissements qui exprimaient une volonté d’indépendance au service de l’excellence, renforcée par un esprit de solidarité. Cet esprit de solidarité a permis aux membres de l’UGEI d’avoir une réflexion commune notamment sur l’innovation, sur la pédagogie en créant des parcours hybrides, la formation tout au long de la vie, la recherche et enfin l’international.

La première déclinaison de l’union était basée sur :

  • U : unité dans la diversité
  • G : gouvernance performante
  • E : éthique forte
  • I : innovation constante

Revenons un peu plus en détail sur les valeurs de l’UGEI. Parlons d’humanisme en premier. Pour moi la devise de l’humanisme doit être :  ad majorem hominis gloriam, « A la plus grande gloire de l’Homme » qui a été conçue en paraphrasant celle des jésuites qui est ad majorem Dei gloriam.

L’humanisme pour les écoles de l’UGEI c’est la foi en l’homme et la confiance en la nature humaine. Si l’humanisme considère l’Homme comme valeur suprême, vise à l’épanouissement de la personne humaine et au respect infaillible de sa dignité, les écoles de l’UGEI placent l’élève au centre de leurs préoccupations et font tout pour son épanouissement.

L’humanisme est aussi pour elles la recherche de la construction d’une société idéale, c’est ainsi qu’elles se considèrent responsables vis-à-vis de leurs élèves, pleinement conscientes de l’importance de l’éducation et de la formation pour l’avenir de la société toute entière.

 

Une autre valeur chère aux écoles de l’UGEI est l’éthique. Comme vous le savez, il y a certaines fédérations qui font une condition « sine qua none » du caractère ESSPIG des établissements qu’ils acceptent en leur sein alors que peuvent candidater à l’UGEI l’ensemble des établissements délivrant le grade de Master.

Même si je ne remets nullement en question le Label ESSPIG que j’ai, en toute modestie, contribué à mettre en place avec Pierre Tapie et Madame Dominique Gillot alors députée, je me permets d’affirmer que l’éthique n’est point une spécificité exclusive aux EESPIG et les 18 écoles non EESPIG de l’UGEI font preuve d’une éthique forte. Les 38 écoles de l’UGEI bannissent, toutes, les exclusions et les discriminations de toute nature et se fondent sur le seul mérite républicain pour évaluer leurs candidats. Quoi de plus éthique que cette attitude. Cette éthique est renforcée par une exigence que l’UGEI partage avec les autres fédérations : La Qualité

J’ajouterai que ces valeurs sont des valeurs d’avenir. Elles contribuent à une transparence oh combien nécessaire dans notre société parfois abimée.

Elles revêtent aujourd’hui une importance de premier plan. Je m’explique.

La révolution numérique a transformé en profondeur nos modes de vie et nos activités. Créatrice d’innovations chaque jour, elle se poursuit, elle s’accélère. Avec la digitalisation de l’économie et de la société dans son ensemble, le monde dans lequel nous vivons est désormais pénétré de toutes parts par le numérique. Les conséquences sont déjà considérables.

Quel que soit leur choix de formation (école de management, d’ingénieurs et même de mode) les élèves qui intègrent les écoles de l’UGEI vont devoir relever de formidables défis éthiques. L’Intelligence artificielle, l’utilisation de données et leur corollaire la cyber protection des personnes portent des enjeux non seulement techniques mais aussi éthiques. Tous y seront confrontés d’une manière ou d’une autre !

De la manière dont ces questions seront abordées dépend la place faite à l’humain dans la société de demain. Il ne s’agit ni d’être conservateur, ni oiseau de mauvais augure mais au contraire de donner aux jeunes qui seront des décideurs dans l’entreprise et des citoyens, les moyens de connaître, analyser, décider par eux-mêmes.

A l’heure où parfois la démocratie elle-même semble être mise en danger (rappelons-nous le scandale Cambridge Analytica en 2018), je crois que ces nouveaux risques doivent être pris en compte dans la formation des élèves ce que les écoles de l’UGEI ont à cœur de faire dans leurs cursus. Je pense que cultiver l’esprit critique de nos élèves contribuera grandement à protéger notre plus grand bien : la démocratie.

Je sais que l’UGEI saura accompagner ses membres dans cette voie et c’est sans doute là un des sujets dont elle se saisira de plus en plus au service du bien commun.

 

Quelques chiffres pour terminer mon intervention. En 2013, lorsque nous fêtions les 20 ans de l’UGEI sous ma présidence, nous étions 18 écoles d’ingénieurs, 10 écoles de management soit, 28 écoles. Nous avions :

  • 33000 élèves
  • 4500 alternants
  • 17500 alumni

10 ans après, l’UGEI compte :

  • 93600 élèves soit presque 3 fois plus qu’il y a 10 ans
  • 29500 alternants soit 6,6 fois plus
  • 360000 alumni soit plus de 20 fois plus

Quelle meilleure preuve quant à l’attractivité de l’UGEI et à la pertinence de sa raison d’être.

Nesim Fintz Le 31 mars 2023